Tous deux nés en Allemagne en 1685 , Jean Sébastien Bach  et  Georg Friedrich Haendel personnifient  l'apogée de la musique baroque. Les deux œuvres proposées dans ce concert sont représentatives  de la musique religieuse des deux compositeurs, et très complémentaires : à la profondeur et la  maturité de Bach (il a 40ans) s’oppose la fougue et la brillance du jeune Haendel, qui compose son  DIXIT Dominus à 22ans .

Le Motet Jesu Meine Freude de J.S.Bach, véritable monument de la musique chorale de Bach,  a été créé en 1723 aux funérailles de l'épouse du Maître de Poste de Leipzig. Parmi les six motets authentifiés de Bach, il s'agit du plus long et du plus célèbre. Écrit pour cinq voix, il alterne dans une puissante architecture les versets d'un choral d'inspiration Luthérienne et des mouvements utilisant les  textes de l'épître aux romains de  St Paul. 
Après avoir chassé tous les démons qui menacent la joie, « Je me tiens ici et je chante, dans le calme de la certitude». Le sommet de l'œuvre est le 9ème mouvement, le « gute nacht / bonne nuit » un splendide et calme appel à laisser dormir ce qui trouble la joie de la foi en Jésus.

Le rutilant Dixit Dominus, composé par Haendel en 1707 lors de son séjour à Rome, est un tour de force musical dans lequel chaque mouvement est une démonstration de virtuosité ou d'invention mélodique du jeune compositeur, en pleine conquête de la noblesse romaine. Mêlant habilement une structuration chorale à l'allemande et une séduction mélodique toute italienne, Haendel enchaîne les affects et leurs contrastes. Il n’est que d’écouter le violent Conquassabit capita, ou le tendre De torrente pour en goûter tous les aspects.
Haendel met en musique, le psaume 110 de David, le plus populaire. Psaume royal, certains y voient un psaume d’intronisation faisant référence aux diverses étapes du cérémonial: le roi prend place sur son trône, reçoit le sceptre  et  l’assurance de l’adoption divine, puis la promesse de la victoire sur ses ennemis.  L’œuvre se termine par une magnifique composition du GLORIA.